Lexique des portraits vidéo

Antisémitisme, collaboration, exode, maquis, STO : ce lexique propose les définitions des termes importants utilisés dans les portraits vidéo des Résistants

A | B | C | D | E | F | G | H | I | J | K | L | M | N | O | P | Q | R | S | T | U | V | W | X | Y | Z

A

Antisémitisme : Hostilité, racisme et discrimination envers les Juifs, que ce soit à travers des actes et/ou des paroles. En France, l’antisémitisme est condamné par la loi.

Appel du général de Gaulle : Le 18 juin 1940, depuis la radio de la BBC à Londres, le général de Gaulle refuse l’idée d’armistice et appelle les Français à continuer le combat aux côtés de nos alliés britanniques. Il marque le début de la Résistance.

Armée secrète (AS) : Forces combattantes de la Résistance regroupant essentiellement les formations paramilitaires des Mouvements unis de la Résistance (M.U.R.) qui mènent l’action armée, notamment dans les maquis. L’AS est intégrée dans les Forces françaises de l’intérieur (F.F.I.) en février 1944. Elle compte environ 150 000 hommes dans toute la France.

Armistice : Accord signé avec l’Allemagne nazie, le 22 juin 1940 à Rethondes, à la demande du maréchal Pétain, nouveau chef du gouvernement français, pour faire cesser les combats, reconnaissant la défaite de la France. La première clause en est l’occupation par les Allemands des zones Nord et Ouest du territoire français. Il ouvre la porte de la collaboration de l’État français avec l’Allemagne nazie, qui sera concrétisée par la rencontre de Pétain et d’Hitler à Montoire le 24 octobre 1940.

Association Catholique de la Jeunesse Française (ACJF) : Association créée en 1886 par Albert de Mun, elle rassemble jusqu’en 1956 les différents mouvements de la jeunesse catholique. Elle accompagne les réformes sociales du début du 20ème siècle et s’inscrit comme un garde-fou à la fois du libéralisme ou du socialisme. Elle prend position contre les attitudes extrêmes de l’Eglise portées en particulier par l’Action française à la fin des années 1920. Incarnation du catholicisme social, elle participe à l’émergence de la tendance démocrate-chrétienne comme le Parti Démocrate populaire dans les années 1930 ou le Mouvement Républicain Populaire après la 2ème Guerre Mondiale.

B

Brigades internationales : Créées à l’automne 1936 et composées de volontaires civils antifascistes provenant de nations étrangères, les Brigades internationales se sont battues auprès des Républicains espagnols contre les nationalistes lors de la guerre civile espagnole. Elles ont réuni plus de 30 000 volontaires civils entre 1936 et 1938.

Bureau central de renseignements et d’action (BCRA) : Service de renseignement et d’action clandestine de la France libre, il est créé en juillet 1940 par le Général de Gaulle. Il joue un rôle important dans la Résistance pour les relations avec les pays alliés et l’organisation des différents débarquements.

C

CECA : Créée en 1951 et entrée en vigueur en 1952, sous l’impulsion de Jean Monnet et Robert Schuman, la Communauté Européenne du Charbon et de l’Acier rassemble six nations européennes : la France, l’Allemagne de l’Ouest de l’époque (la RFA), l’Italie, la Belgique, le Luxembourg et les Pays-Bas. Cette organisation internationale a été créée pour une durée de 50 ans pour constituer une communauté et un marché unique du charbon et de l’acier à l’échelle de ces six pays, pour dynamiser et moderniser l’industrie européenne. Dans l’immédiat après 2ème Guerre mondiale, elle est aussi un moyen de rendre inimaginable un nouveau conflit sur le continent européen. En 1957, les six pays signent le traité de Rome donnant naissance à une union douanière, la Communauté Economique Européenne (CEE), qui deviendra l’Union européenne (UE) actuelle en 1992 avec le traité de Maastricht.

Certificat d’études : Diplôme créé à la fin du 19e siècle qui sanctionne la fin des études primaires. Il a été supprimé à la fin du 20e siècle avec l’allongement des études.

CFTC (Confédération Française des Travailleurs Chrétiens) : Syndicat de salariés fondé en 1919 qui prend appui sur la doctrine sociale de l’Eglise. Son objectif principal est la paix sociale et la solidarité entre les travailleurs. Des membres de ce syndicat vont jouer un rôle important dans la Résistance pendant la Seconde Guerre mondiale en lien avec la CGT.

Chantiers de jeunesse (1940-1944) : Organisation paramilitaire mise en place par le Régime de Vichy suite à l’Armistice du 22 juin 1940 qui supprime le service militaire. Elle a pour vocation d’encadrer et de former les jeunes hommes français de 20 ans pendant une durée de 8 mois dans l’idéologie et les valeurs de la « Révolution Nationale ». Les jeunes hommes reçoivent des enseignements divers et participent à des travaux en plein air, notamment dans les forêts alentours. Les Chantiers de jeunesse accueillent 500 000 jeunes entre 1940 et 1944. En 1943 ils servent de réservoir de main d’œuvre au STO. De nombreux jeunes gagnent alors les maquis.

CNRD : Créé en 1961, le concours national de la Résistance et de la Déportation vise à « perpétuer » chez les élèves la mémoire de la Résistance et de la Déportation pour leur permettre de s’en inspirer et d’en tirer des leçons civiques dans leur vie d’aujourd’hui. (cf. statuts du CNRD, site de l’Éducation nationale). Chaque année, un thème est choisi et soumis aux élèves pour les faire concourir en leur permettant de se sensibiliser aux traces du passé à travers des sources orales (témoignages vidéos et audios) et écrites (documentation) afin de produire une réponse à mi-chemin entre la connaissance historique et les valeurs citoyennes. Aujourd’hui, ce concours doit aussi éveiller les consciences face à l’intolérance, l’antisémitisme et le racisme.

Collaboration : Après l’entrevue de Montoire, en octobre 1940, entre le maréchal Pétain et Hitler, le gouvernement de Vichy applique les décisions du Reich nazi en France (lois antisémites, Relève, STO [Service du travail obligatoire]…) et le soutient, parfois au-delà des clauses de l’Armistice.

Combat : Mouvement de Résistance né, en novembre 1941, de la fusion des groupes Mouvement de libération nationale d’Henri Frenay et de Liberté de François de Menthon, il prend pour nom Mouvement de libération française. Mais rapidement il est désigné par le nom de son journal clandestin, Combat (première parution en décembre 1941). Réseau de Résistance reconnu pour son efficacité, il joue un rôle important. En janvier 1943, il s’allie à deux autres grands mouvements, Libération et Franc-Tireur, pour créer les Mouvements unis de la Résistance (M.U.R.).

Comité départemental de libération (ou CDL) : Structure de la Résistance intérieure française (Forces françaises de l’Intérieur), attachée à un département de la France métropolitaine. Les CDL, créés à partir de l’été 1943 ou au début de 1944, sont composés, au départ, des principales forces de la Résistance de chaque département, sur le modèle du CNR (Conseil national de la Résistance). Ils ont pour mission de préparer l’insurrection puis à la Libération d’exercer le pouvoir comme un gouvernement local. Chaque CDL doit résoudre les problèmes qui se posent : ravitaillement, fonctionnement des services publics, de l’administration, organisation de la vie politique, ainsi que l’épuration et les procès des collaborateurs dans l’immédiate après-guerre, dans chaque département. Sa composition s’élargit après la Libération afin de représenter toutes les tendances politiques et syndicales. Il organise les élections municipales en avril 1945. Progressivement, les CDL perdent leur pouvoir avec la désignation des nouvelles autorités officielles, lorsque la vie démocratique est installée. En Haute-Savoie le CDL est mis en place en mai 1944, son président est Georges Guidollet dit Ostier.

Comité français de la Libération nationale (CFLN) : Comité créé en juin 1943 à Alger. Sous l’influence du général de Gaulle, il prépare la libération du territoire français et la mise en place du futur gouvernement provisoire qui lui succédera en juin 1944 à Alger.

Cour martiale « expéditive » : Créée par le gouvernement de Vichy, sur le modèle des tribunaux militaires, cour composée de juges désignés par l’autorité administrative qui jugent sans recours et sans appel des hommes et des femmes qui ne sont défendus par aucun avocat. En Haute-Savoie, entre février et mai 1944, la cour martiale siège cinq fois à Annecy et une fois à Thonon. Trente personnes condamnées à mort sont fusillées.

Comité français de Libération Nationale : C’est le comité qui prépare la libération du territoire français et la mise en place d’un futur gouvernement depuis Londres puis Alger sous l’influence du Général De Gaulle.

Conseil de l’Europe : Créé en 1949 lors du Traité de Londres, il est ratifié à sa création par les dix pays suivants : la Belgique, le Danemark, la France, l’Irlande, l’Italie, le Luxembourg, les Pays-Bas, la Norvège, la Suède et le Royaume-Uni. Leur objectif principal est de promouvoir les droits de l’homme, et dans cette dynamique, ils mettent en place dès 1950 la Convention européenne des droits de l’homme.

Compagnon de la Libération : Est un membre de l’Ordre de la Libération créé le 16 novembre 1940 par le Général de Gaulle, chef de la France libre. Cette décoration a été attribuée aux personnes ayant participé à la Libération de la France lors de la Seconde Guerre mondiale en accomplissant des actes reconnus et des actions exceptionnelles. Ce titre a été accordé à 1038 personnes, à 5 communes et à 18 unités combattantes.

Constitution : Une constitution est un ensemble de textes de lois qui définit et organise les pouvoirs des différentes institutions qui composent l’Etat.

Constitution de 1958 : C’est la constitution du 4 octobre 1958 qui instaure la 5ème République. Elle commence par un préambule et comprend 103 articles. Elle transforme l’équilibre des pouvoirs après les nombreuses instabilités gouvernementales de la 4ème République. Le pouvoir exécutif est renforcé. Ce n’est plus uniquement le Parlement qui désigne le président de la République, mais un collège de parlementaires associé à des élus locaux. Cette mesure est renforcée avec la réforme constitutionnelle de 1962 qui, suite à un référendum, institue l’élection du président de la République au suffrage universel. Il désigne lui-même le gouvernement, sans approbation systématique des députés. La constitution de 1958 instaure également le Conseil constitutionnel comme garant de la conformité des lois aux principes constitutionnels, et la possibilité pour le président de la République de consulter directement le peuple par référendum.

Croix de guerre 1939-1945 : Décoration militaire française qui distingue les militaires et civils qui ont œuvré pour leur pays pendant la Deuxième Guerre mondiale. Elle récompense les actions importantes réalisées pendant les opérations de guerre et les combats. Source : https://croixdeguerre-valeurmilitaire.fr/chancellerie/

D

Débâcle : Face à l’offensive allemande en mai 1940, déroute de l’armée française et fuite des populations devant l’avancée de la Wehrmacht.

Décret « Nuit et Brouillard » : Décret allemand « Nacht und Nebel » paru le 7 décembre 1941 qui prévoit la déportation de tous les opposants ou ennemis du Reich allemand.
Dès leur arrestation ils entrent dans « Nuit et Brouillard » et personne ne doit avoir connaissance de leur sort. À terme, ils doivent disparaître dans le plus grand secret, sans laisser de traces. Les lettres « NN » sont peintes sur leurs vêtements. Ils sont particulièrement l’objet de sévices de la part des gardiens SS et des kapos. Tous les déportés n’étaient pas « NN ».

Décrochage : En termes militaires, il s’agit d’un mouvement de repli pour éviter ou rompre le contact avec l’ennemi, ou abandonner une position, notamment quand les deux parties qui s’affrontent sont déséquilibrées en nombre.

Drancy (Camp de) : Centre de transit pour les Juifs arrêtés dans toute la France, avant d’être déportés vers le camp d’Auschwitz-Birkenau.

E

École de cadres de Manigod : L’Armée secrète, sur ordre de Romans-Petit, organise des stages de formation militaire dans les chalets de La Cola à Manigod pendant l’hiver 1943 pour donner un encadrement aux multiples camps de maquisards du département de Haute-Savoie. Elle est dirigée par le lieutenant Louis Jourdan.

Éducation populaire : Mouvement qui cherche à promouvoir la diffusion de la connaissance au plus grand nombre, afin que chacun puisse s’épanouir et agir dans la société.

Emploi réservé : Les emplois réservés sont, après la Première Guerre mondiale, un dispositif de solidarité pour réserver des emplois dans l’administration pour les personnes « invalides » ou « mutilées » suite à la guerre.

État de siège : Régime administratif suspendant toutes les libertés individuelles et donnant tous les droits aux forces de police. C’est la décision que prend par arrêté, au nom du gouvernement de Vichy, le colonel de gendarmerie Lelong, nommé « intendant de police » pour la Haute-Savoie fin janvier 1944, dans le but d’intensifier la traque contre les résistants. Il multiplie barrages, contrôles d’identité et rafles dans le département. Dans ce cadre, les condamnations à mort des cours martiales sont immédiatement exécutoires et sans appel. La Haute-Savoie restera soumise à ce régime d’exception jusqu’en mai 1944.

Exode : Fuite massive des civils devant l’avancée des troupes allemandes en mai-juin 1940.

Épuration : Après une brève période de trouble et de règlements de compte à la Libération de la France, une répression punit les collaborateurs du gouvernement de Vichy concernant leurs actes de collaboration avec l’occupant allemand entre les années 1940 et 1944. Dès septembre 1944, sous l’impulsion de François de Menthon, l’institution judiciaire républicaine prend le relais pour organiser les jugements et les condamnations. Cette période reste très marquée par la polémique les uns jugeant l’épuration trop laxiste, d’autres trop sévère.

F

Fascisme : Régime totalitaire fondé par Mussolini en Italie, où le pouvoir appartient à un parti unique et où l’État contrôle entièrement la vie politique, économique et sociale. Il exalte le nationalisme.

Filière : Dès le début de l’action résistante, des filières effectuent des missions particulières (évasion, passage de frontière,…). Les filières sont au service des mouvements et des réseaux de résistance en fonction des missions à réaliser. Leurs actions recouvrent des réalités très diverses. (Voir la fiche pédagogique « Réseaux »)

France-Navigation : Sous la houlette du Parti communiste, compagnie maritime créée en 1937 pour approvisionner les Républicains espagnols en denrées alimentaires et en armes durant la guerre civile. Comprenant jusqu’à une vingtaine de bateaux, la compagnie a été confisquée par les Allemands pendant la guerre, avant d’être reconstituée à la fin des années 1940. Cette compagnie possédait notamment le Winnipeg qui, à l’automne 1939, traversa les océans pour évacuer plus de 2500 Espagnols républicains à Valparaiso au Chili.

Francs-Tireurs et Partisans (FTP) : Les « Francs-Tireurs et Partisans » sont un mouvement de Résistance armée créé par le Parti Communiste en 1943.

Franquisme : Nom du régime politique dictatorial fondé par le général Franco en 1936 en Espagne et qui a perduré jusqu’en 1977.

Front populaire : En 1936, union des partis de gauche français (Parti radical, SFIO [Section française de l’Internationale ouvrière]). Le gouvernement qui en est issu (1936-1938), dirigé par Léon Blum, entreprend des réformes sociales marquantes (congés payés, réduction du temps de travail…).

G

Garde mobile de réserve (GMR) : Structure policière au service du régime de Vichy, créée en 1941 pour participer activement au « maintien de l’ordre ».

Génocide : Extermination ou destruction méthodique et programmée d’un peuple en raison de ses origines ou de sa religion. Au 20ème siècle, le peuple arménien a connu un génocide entre avril 1915 et décembre 1916, puis le peuple juif pendant la Seconde Guerre mondiale, et, plus récemment, le peuple Tutsi au Rwanda à l’été 1994.

Gouvernement de Vichy : Installé en zone d’abord non occupée, à Vichy, le maréchal Pétain impose un gouvernement autoritaire, antirépublicain, antisémite et collaborationniste en France de 1940 à 1944.

Guerre d’Espagne : De juillet 1936 à avril 1939, la guerre civile en Espagne oppose le gouvernement républicain du Front populaire à une insurrection militaire et nationaliste dirigée par le général Franco. La victoire des franquistes provoque une arrivée en masse de réfugiés dans le sud de la France en 1939, notamment celle des combattants républicains qui seront regroupés dans des camps et qu’on retrouvera pour un grand nombre dans les maquis.

Gestapo : Police politique du 3ème Reich créée en 1933, elle sévit en Europe jusqu’en 1945 comme instrument de la politique de contrôle, de surveillance et de répression ainsi que la politique d’extermination des juifs voulue par Hitler et le régime de Vichy. Dans la région sud-est, elle est particulièrement connue par les exactions commises par son principal représentant à Lyon, Klaus Barbie. En Haute-Savoie, elle est très active également dans la répression contre les maquis. Elle est notamment l’auteur de la tragédie d’Habère-Lullin le 25 décembre 1943.

Gouvernement Provisoire de la République Française (GPRF) : Créé le 3 juin 1944 pour succéder au Comité français de Libération Nationale, ce gouvernement, dirigé par le général de Gaulle fut en place jusqu’ au 27 octobre 1946, il a porté des réformes importantes dans l’esprit du Conseil National de la Résistance (CNR), comme la loi sur le droit de vote des femmes et la création de la Sécurité Sociale. Il a également préparé la Constitution de 1946 mettant en place la 4ème République.

H

I

Internationale communiste (appelée également  3ème internationale ou Komintern) : Organisation politique fondée à Moscou en 1919, elle souhaite coordonner l’ensemble des Partis communistes  pour permettre le développement et l’affirmation du communisme en Europe et dans le monde.

Internationale syndicale rouge (ou Profintern) : Organisation syndicale internationale proche de l’Internationale communiste, elle existe de 1921 à 1937.

J

JAC : Jeunesse agricole chrétienne (Cf. ACJF)

JEC : Jeunesse étudiante chrétienne (Cf. ACJF)

JOC (Jeunesse Ouvrière Catholique) : Mouvement associatif d’éducation populaire pour les jeunes issus du monde ouvrier créé en 1925 et dirigé par les jeunes eux-mêmes. Il a pour rôle notamment de porter des projets éducatifs communs et d’échange en lien avec leur foi catholique (entraide, solidarité, engagement, actions collectives …), mais aussi de soutenir les jeunes ouvriers dans leur vie professionnelle et les luttes sociales.

Juste : Ce titre est destiné à des personnes non-juives qui pendant la Seconde Guerre mondiale, ont aidé des Juifs persécutés par l’Allemagne nazie. En France, plus de 3500 personnes se sont vu décerner le titre de « Juste parmi les Nations » par l’État d’Israël au nom de l’aide apportée pendant la Shoah.

K

L

Légion d’honneur : La Légion d’honneur est le premier ordre national, créé en 1802 par Napoléon Bonaparte, visant à honorer des citoyens français. Elle récompense les mérites rendus à la Nation au niveau civil comme militaire.

Lois antisémites : Plusieurs lois à l’encontre des Juifs ont été édictées pendant la Seconde Guerre mondiale en France par le gouvernement de Vichy, comme celle d’octobre 1940 obligeant tout Juif à se déclarer ou lui interdisant l’accès à certains métiers, ou celle du 7 juin 1942 obligeant tous les Juifs de plus de 6 ans à porter l’étoile jaune.

Ligne Maginot : Il s’agit d’une ligne de fortifications construite à l’initiative du gouvernement français entre 1928 et 1940 le long des frontières avec la Belgique, le Luxembourg, l’Allemagne, la Suisse et l’Italie. L’objectif est de protéger la France d’une éventuelle invasion par l’Allemagne.

Ligne de démarcation : Pendant la 2ème Guerre mondiale, elle sépare la France en deux zones de 1940 à 1942, l’une, au nord, occupée par l’armée allemande et l’autre, au sud, non occupée dépendante du gouvernement de Vichy. Fixée par l’Armistice du 22 juin 1940 à Rethondes, elle s’étend sur 1200 kilomètres de la frontière franco-suisse aux Basses Pyrénées. Elle est supprimée officiellement le 1er mars 1943 trois mois après l’invasion de la zone sud par les Allemands en novembre 1942.

M

Maquis : Lorsque Vichy organise la « Relève » en septembre 1942, suivie du « Service du travail obligatoire » (février 1943) en Allemagne pour les jeunes âgés de 21 à 23 ans, on dit de ceux qui, refusant de partir, se réfugient loin des villes, qu’ils « prennent le maquis ». Le terme désigne donc les groupes qui s’organisent en dehors des secteurs contrôlés par la police de Vichy et les forces d’occupation, notamment en montagne, pour mener le combat au nom de la Résistance. Les maquis ne sont pas formés uniquement de réfractaires au STO, mais aussi de gens de tous âges qui veulent s’engager dans la lutte clandestine. Dès 1943, des maquis se forment en Haute-Savoie.

Médaille de la Résistance : Décoration française créée en 1943 par le général de Gaulle à Londres. Elle « reconnait les actes remarquables de foi et de courage qui, en France, et à l’étranger, auront contribué à la Résistance du peuple français contre l’ennemi et contre ses complices depuis le 18 juin 1940 ». Aujourd’hui, 64 963 médailles ont été décernées. Source : https://www.cheminsdememoire.gouv.fr/fr/revue/lordre-de-la-liberation-et-la-medaille-de-la-resistance

Miliciens : Hommes appartenant à une organisation policière formée de volontaires. La Milice est créée en janvier 1943 par Pierre Laval, chef du gouvernement de Vichy, pour traquer, en collaboration avec les troupes allemandes, les résistants et les Juifs.

Mission interalliée : Mission menée pendant la 2ème Guerre mondiale pour répondre à une opération unique et commune de contrôle ou de préparation menée par les services secrets alliés (BCRA, SOE) en lien avec la Résistance intérieure (parachutage, débarquement, surveillance particulière). Par exemple, la Mission MUSC sur le territoire de l’Ain et de la Haute-Savoie a permis à partir de septembre 1943 d’établir des liens étroits entre les maquis de cette région et Londres (BCRA et SOE), et les a aidés à s’organiser et à s’armer.

Mouvement Républicain Populaire (MRP) : Issu de la tendance démocrate-chrétienne incarnée par le Parti Démocrate Populaire pendant l’entre-deux-guerres, le MRP est un parti politique français fondé en 1944. Parti fidèle au général de Gaulle, il propose de dépasser le clivage gauche-droite en représentant la tendance centriste et démocrate chrétienne pendant les années 1950 et 1960. Il est actif jusqu’en 1967.

N

Nazisme : Idéologie et système totalitaire imposés par Hitler à l’Allemagne dès son élection en 1933, fondés sur le racisme, l’antisémitisme et le rejet de la démocratie. L’idéologie nazie repose sur l’inégalité des races et la suprématie de la race aryenne, mais aussi des ambitions d’expansionnisme comme ce fut le cas en Europe pendant les années 1930.

O

OSE (Œuvre de secours aux enfants) : L’Œuvre de secours aux enfants est créé en 1912 à Saint-Pétersbourg pour aider les populations juives défavorisées. Elle se réfugie en France au début de la Seconde Guerre mondiale et joue un rôle important en sauvant de nombreux enfants juifs de la Déportation. Elle possède ainsi de nombreuses maisons pour les accueillir et soutenir les filières  qui organisent clandestinement leur passage aux frontières.

P

Parti communiste (France) : Parti politique fondé en France en 1920. Cette organisation politique prend la défense des travailleurs et dénonce les conditions de travail et les idées soutenues par le capitalisme et ses porte-paroles.

Passeurs : Personnes qui pendant la Seconde Guerre mondiale ont accompagné des individus persécutés par l’Allemagne nazie et le gouvernement de Vichy, mais aussi des Résistants, pour les aider à traverser la frontière franco-suisse et à fuir en dehors du territoire national. Face à la demande d’aide, de véritables filières de passages pour sauver des familles notamment juives ou des personnes poursuivies par l’occupant ont fait appel à ces passeurs. Ils étaient postiers, agriculteurs, pêcheurs, prêtres, chefs de gare…

Prison du Pax : Réquisitionné par les nazis à partir de 1943, l’hôtel Pax est un lieu symbolique de l’incarcération à Annemasse, avec la Bonneterie située juste en face au 21 avenue de la gare. Des centaines de personnes y sont enfermées entre 1943 et 1945, des résistants, des opposants et des Juifs. Certains prisonniers sont assassinés, d’autres libérés, mais un nombre important est transféré vers la prison Montluc avant d’être déporté vers les camps de concentration et d’extermination, comme Mila Racine au camp de Ravensbrück puis celui de Mauthausen.

Procès de Nuremberg : Mis en place pour juger les 24 principaux responsables du 3ème Reich pour crime contre la paix, contre l’humanité et crimes de guerre. Il s’agit de la première juridiction pénale internationale. Ce procès se déroule entre le 20 novembre 1945 et le 1er octobre 1946. François de Menthon en fut le procureur pour la France, mandaté par le général de Gaulle à Nuremberg.

Parti Démocrate Populaire (PDP) : Créé en 1924, il s’agit du premier parti politique français représentant la tendance démocrate chrétienne pendant l’entre-deux-guerres, il disparaît après 1944 au profit du Mouvement Républicain Populaire (MRP).

Q

R

Référendum de la Sarre : Après le traité de Versailles, mettant fin à la Première Guerre mondiale, la Sarre est placée sous mandat de la Société des Nations pour une durée de 15 ans. Après cette période, un référendum est organisé le 13 janvier 1935 pour décider de l’avenir de ce territoire : 90 % des votants choisissent le rattachement à l’Allemagne, entraînant le départ de plus de 10 000 habitants fuyant désormais ce territoire pour rejoindre la France.

Réfugiés politiques : Personnes qui ont été obligées de quitter leur pays, craignant d’être persécutées pour leurs opinions et qui, à ce titre, bénéficient normalement d’un statut particulier.

Relève : Politique mise en place par le gouvernement de Vichy pour fournir de la main d’œuvre à l’Allemagne nazie en contrepartie du retour de prisonniers de guerre français.

Républicains espagnols : Dans les derniers mois de la guerre d’Espagne, des milliers de combattants républicains se réfugient en France où ils sont regroupés dans des brigades de travailleurs étrangers. Menacés de déportation, la plupart prennent le maquis.

Réseaux de résistance : Pendant la Seconde Guerre mondiale, de nombreux réseaux de résistance se sont mis en place en complément des mouvements de résistance. Étroitement liés aux Services secrets, ces réseaux clandestins travaillent souvent pour un état-major avec des missions très spécifiques de renseignements, missions d’évasion, actions ponctuelles parfois paramilitaires. En Haute-Savoie, on en compte plusieurs, comme à Annemasse, le réseau Gilbert, porté par le Colonel Groussard localisé à Genève, qui a travaillé étroitement avec Jean Deffaugt et certains résistants pour des opérations d’évasion ou de renseignements. Plusieurs réseaux locaux fonctionnent également comme celui de l’abbé Jean Rosay dans la région de Douvaine, qui est une filière d’évasion vers la Suisse venant en aide aux personnes traquées.
À l’échelle nationale, c’est plus de 260 réseaux clandestins qui ont été répertoriés après la guerre.

Réseau NAP : Le terme signifie « Noyautage de l’administration publique ». Il s’agit d’un réseau de résistance mis en place au sein de l’administration publique sous l’impulsion du mouvement Combat. Il prend appui sur des employés et des fonctionnaires (employés des postes, des préfectures, de police, des Ponts et Chaussées…) qui ont refusé d’obéir aux ordres du gouvernement de Vichy et à la politique de collaboration de l’État français avec les Allemands pendant la Seconde Guerre mondiale.

Révolution nationale : Idéologie officielle du Régime de Vichy mise en place entre l’accession au pouvoir du maréchal Pétain le 10 juillet 1940 et le mois d’août 1944. Antirépublicaine, autoritaire et antidémocratique, elle prend appui sur la devise « Travail, famille, patrie ». Elle a produit des lois d’exclusion de certaines catégories de la population (Statuts des juifs d’octobre 1940 et juin 1941).

S

Secours national : Créé en 1914, il s’agit d’un organisme qui apporte son soutien aux militaires, à leurs familles et aux populations civiles victimes de la guerre, en complément de l’aide fournie par les services sociaux (colis, vêtements…). Au début de la Deuxième Guerre mondiale, il est réactivé et rattaché directement au haut commandement du Maréchal Pétain. Il jouera pendant les années 1940-44 un rôle de propagande de plus en plus important, en détenant le monopole de toutes les initiatives d’appels aux dons en matière d’aide aux personnes mises en difficulté par la guerre.

Service d’ordre légionnaire (SOL) : Créé en 1941, il s’agit d’une organisation politique et paramilitaire du régime de Vichy. Le SOL est l’ancêtre de la Milice créée au début de l’année 1943.

Shoah : Ce terme désigne le meurtre sous la forme d’un génocide de 6 millions de Juifs par l’Allemagne nazie entre 1933 et 1945 par la déportation dans les camps d’extermination en application de la « solution finale » en prenant appui sur des moyens d’envergure : la mise en place de camps de concentration, la déportation dans des centres de mises à mort, des fusillades massives (shoah par balles).

Société de préparation militaire : En complément de l’instruction scolaire, le mouvement des sociétés de préparation militaire se développe de 1870 jusqu’à la Seconde Guerre mondiale. Il est porté par des instructeurs, des enseignants de gymnastique, avec l’objectif de rassembler des jeunes gens avant même le service militaire pour les préparer à la fois physiquement, les entraîner au tir, et à la fois les sensibiliser pleinement au projet républicain en parallèle de l’école.

Solution finale : Mise au point à Wannsee le 20 janvier 1942, la « solution finale de la question juive » est la dernière étape du génocide des juifs et consiste à déporter et à faire disparaître tous les Juifs présents dans les pays occupés par l’Allemagne nazie.

STO : Service du travail obligatoire établi en France par le gouvernement de Vichy par la loi du 16 février 1943 sous la pression des Allemands. Il obligeait les jeunes Français de 21 à 23 ans à aller travailler en Allemagne.

T

U

V

Vel’ d’hiv’ : Les 16 et 17 juillet 1942, près de 14 000 Juifs, hommes, femmes et enfants, sont arrêtés par la police française à Paris et enfermés dans l’enceinte sportive du Vélodrome d’Hiver. Déportés à Auschwitz, la plupart d’entre eux ne reviendront pas.

W

X

Y

Z